jamais par la courbe gracile des collines
tu n'aurais dû délaisser son épaule
avec autant de mots
que la prairie compte de graminées
il aurait gravé dans les nuages gris du ciel
ton prénom avec autant de voyelles
que son coeur allait pour toi
une poignée de graines de folle-avoine
au nez du vent
jamais sur la joue gracile des fruits
tu n'aurais dû poser tes lèvres dociles
jamais effleurer l'argile de cette terre
jamais dans ses mains d'homme
il ne te fallait poser le soleil
des jours tièdes au toucher
à la fenêtre
l'hortensia agitait ses bras
du jour d'avril
au coeur chaud de juin
du corps doux de septembre
au délaissement des bourgeons
tu as jeté la semence des hivers
et jamais
ô grand jamais
il ne te fallait jouer tes saisons
comme on jette sa mise
sur un tapis de pommes vertes